Cette année, dans le cadre de leur deuxième année au sein du master Histoire parcours Archives, les archivistes en herbe lillois ont la possibilité de se confronter directement aux enjeux de la valorisation grâce au projet tutoré ! À la genèse de ce dernier, une étroite collaboration entre leur responsable, Matthieu De Oliveira, et la responsable des actions culturelles des Archives départementales du Nord, Marine Vasseur. Avec l'arrivée des Jeux Olympiques cet été, ils ont pour ambition de créer une exposition itinérante grand public placée sous le signe du sport qui sera inaugurée le 22 et 23 juin 2024. Grâce à la diversité et à la richesse des fonds conservés, l'histoire culturelle et sportive du département du Nord n'aura plus de secret pour le grand public ! Pour les étudiants, c'est l'occasion de se familiariser avec les principes généraux de la valorisation tout en développant leur esprit d'analyse ainsi que leur esprit critique. Pour réaliser la première phase de cet ambitieux projet, la promotion dispose de six mois pour sélectionner un ensemble de documents à exposer et rédiger les premiers cartels. 

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En premier lieu, il s’avérait indispensable de se familiariser avec les grands jalons de l'histoire du sport. Pour ce faire, les étudiants ont eu à leur disposition un corpus documentaire posant de manière générale le cadre politique et social, tout en leur présentant quelques grandes figures sportives. En parcourant les différents documents, trois thématiques se sont dégagées : le sport et l'éducation, le sport comme enjeu politique, et enfin le sport et la société. Pour proposer une vue d'ensemble du paysage sportif dans le département et cibler la sélection documentaire, deux bornes chronologiques ont été retenues : 1870 et 2004. Suite à la défaite de 1870, la France est au plus mal.  Les autorités accusent le coup et déplorent la piètre condition physique de leurs soldats. Pour remédier à cela, le développement du sport devint essentiel, car de la remise en forme des Français dépend l'avenir de la nation. Dès lors, l'instruction sportive se développe au sein des programmes scolaires, plusieurs infrastructures sortent de terre et le sport, couplé aux enjeux sanitaires et sociaux du XIXᵉ et XXᵉ siècle, devient rapidement indispensable dans la vie des Français. D'autre part, choisir l'année  2004 pour clôturer l'exposition fut un choix des plus pertinents, car la ville de Lille, avait, cette année-là, déposé sa candidature pour accueillir les Jeux. 

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Le cadre étant posé, les archivistes en herbe purent passer au dépouillement. Un état des fonds, qu'ils ont été amenés à étayer, leur permettaient d'avoir une vue d'ensemble des différentes séries et sous-séries susceptibles de contenir des pièces ayant à trait au sport. Après s'être réparti en trois groupes les différentes thématiques, ils se lancèrent dans ce travail de longue haleine. Que ce soit des articles de presses, des photographies, des rapports ou encore des procès-verbaux, rien ne leur échappait. Pourtant, malgré les belles trouvailles qu'ils purent faire, s'imposait néanmoins le nécessité d'effectuer une sélection. Cette dernière s'est basée sur plusieurs critères : leur pertinence vis-à-vis de l'exposition, leur intelligibilité, leur lisibilité ou encore leur état. Les étudiants ont pu ainsi se confronter aux questions essentielles de la valorisation, à savoir faut-il miser sur la multiplicité des supports au risque de perdre le public ou au contraire privilégier leur nature intrinsèque ? Le message transmis est-il intelligible pour le grand nombre ? Les documents originaux peuvent-ils être exposés ?  Dans le cas contraire, quelles solutions peuvent être envisagées ?

 

Ces questionnements les invitèrent de facto à réfléchir à la structure même de leur exposition, c'est-à-dire à définir son plan, le nombre de panneaux, son organisation, le contenu des cartels ou encore la dimension des documents. Ils ont pu compter sur les conseils avisés de Marine Vasseur, responsable des actions culturelles des AD 59. Forte de son expérience, elle sut les éclairer sur les attendus et les contraintes d'une exposition itinérante comme la nécessité, par exemple, de ne pas exposer les documents originaux pour éviter qu'ils ne s'abîment lors du transport, montage et démontage de l'exposition itinérante, et de privilégier les fac-similés.  

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Pour la plupart des étudiants, ce projet est avant tout l'opportunité de travailler en équipe, mais surtout en partenariat avec les archives départementales. Cela leur permet, en outre, d'être confrontés directement à une situation professionnelle et de s'y adapter. Enfin, pour les férus de valorisation, c'est aussi un très bon exercice avant de partir vers la vie active, en septembre prochain !